Management intergénérationnel :
où en est-on ?

Les étudiants de l’école EUGINOV-IAE de l’Université de Lyon III organisent « JE+ » sur le thème « Management intergénérationnel : un défi pour l’entreprise »… Participante aux tables rondes, c’est le moyen pour moi de faire le point sur ce sujet d’actualité au sein des entreprises.

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Quelques évolutions

Le numérique transforme en profondeur le monde de l’organisation et questionne les pratiques RH : modalités de recrutement, développement de la compétence, marketing RH et marque employeur.

Le management vit des évolutions de fond, les strates hiérarchiques sont aplanies dans un objectif de proximité managériale et le mode projet place au centre d’un collectif un individu sans pouvoir de statut. Le collaboratif prend petit à petit le pas sur le pyramidal, à bannir dans sa version originelle et cependant si nécessaire pour la sécurité du cadre qu’il instaure.

L’âge de la retraite s’éloigne au fil des réformes, allongeant par la même la durée de vie professionnelle et le maintien au poste de travail des séniors dont il convient de prendre en considération l’état de santé et la motivation.

L’entrée des jeunes générations dans le monde du travail est plus tardive. Les parcours diplômant allongent les durées de temps de formation sans pour autant favoriser l’adaptation aux situations de travail.

Des enjeux pour les organisations

Le départ des seniors, la vision d’une carrière composée d’une succession de postes, la gestion des reconversions placent, entre autre, le transfert de compétences d’expérience et l’acquisition de savoirs numériques au cœur des préoccupations.

Alors que la transformation digitale poursuit son œuvre et bouscule marchés et business model, les enjeux sont de positionner l’organisation dans une logique d’adaptation à des situations complexes en environnement incertain. L’univers de demain sera x.0.

Toutes les intelligences sont sollicitées, quelques soient leurs âges, et leurs modes de fonctionnement : Gardner a ouvert le champ des intelligences multiples, les Q se déclinent en QI et QE, comprenez Quotient Intellectuel et Quotient émotionnel.

Dans cette perspective, l’objectif stratégique est bien de manager la diversité qu’apportent les approches de chaque génération dans un esprit de positivité. Au niveau opérationnel, le manager est en charge du pilotage de la collaboration intergroupe et garant de son fonctionnement ainsi que des performances.

Management intergénérationnel :
ce qu’il n’est pas

Une science exacte ! Il repose sur une segmentation issue du domaine du marketing. Sa vocation est de créer des cohortes d’individus et d’identifier leur contexte de naissance et leurs principales caractéristiques.  Grâce à des repères économiques et sociaux, les grands faits de l’Histoire qui ont jalonnés leur jeunesse, une connaissance plus accrue du paradigme de chaque génération apparaît. On note entre autre, ses valeurs et ses comportements associés, ses besoins, sa vision du travail, sa perception de l’entreprise et du management mis en place.

Réduire un individu à un clone dont les comportements et modes de pensées sont conformes à sa cohorte est le plus sûr moyen d’engendrer des stéréotypes créateurs de croyances limitantes. Les uns seraient soit disant mieux que les autres : une perception qui porte les germes du conflit qu’elle engendre à travers la prédiction auto réalisatrice.

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Management intergénérationnel :
ce qu’il est

Un moyen de comprendre les univers de chacun, de s’approprier les outils pour lesquels chaque génération a développé une appétence, d’envisager la contribution de chacun comme une valeur ajoutée pour le bien de tous.

Un outil d’identification des bonnes pratiques déjà mises en place en entreprise. Elles sont souvent issues du bon sens et ne sont pas reconnues en tant que telles !

Une base de travail qui questionne l’organisation sur sa vocation, ses fonctionnements et son management. A l’entreprise de revisiter ses pratiques pour faire preuve d’adaptabilité, d’innovation et de cohérence au regard de son histoire et de sa culture.

 

Bien au-delà des différences, un socle apparaît. Celui dans lequel le besoin de reconnaissance, d’appartenance et la quête de sens sont des vecteurs communs, toutes générations confondues !