Le travail à distance, hier encore marginal, tend à se développer, soutenu par les évolutions de code du travail de 2017 relatives au télétravail. Cette pratique répond au cadre d’exercice de nombreux métiers : commercial, comptable, webmaster… Elle est même une nécessité dans le cas de filiales ou bureaux déportés. De nombreux salariés sont tentés : gain de temps, conditions d’exercice, organisation ou encore autonomie sont des éléments couramment cités en sa faveur.
Sa mise en place n’est pas anodine dans l’entreprise et requiert, de la part du manager, une réflexion de fond sur son pilotage. Voici cinq conseils pour réussir son management à distance…
Conseil 1 : se positionner dans son rôle de manager
La relation avec le responsable hiérarchique est éloignée physiquement et géographiquement. Elle favorise la distanciation du manager, à ne pas confondre avec la distance. Si la première évoque la prise de recul ou de hauteur, la seconde marque une forme d’éloignement, parfois le signe tangible d’un désaccord.
Définir son territoire managérial, c’est expliquer les champs de responsabilités dans l’exercice des activités de chaque acteur. C’est l’art de mettre un cadre, porteur des droits et des devoirs de chacun mais aussi de limites dans le respect de l’individu. Il existe des coachings destinés à mieux se positionner dans ce rôle de manager.
Hors, combien de fois, sans réponse immédiate du supérieur, le collaborateur, dans un esprit de « bien faire » outrepasse ses responsabilités dans l’acceptation ou le déni de sa hiérarchie. A moins que la culture d’entreprise privilégie la décision dite « rhizomique », tirant profit des multiples visions et des informations formelles ou informelles. Tout est donc question d’enjeux, d’objectifs et de cadre expliqués en amont et respectés par tous.
Conseil 2 : écouter et questionner
Le manager à distance est privé d’un sens important : celui de la vue. Pour contrebalancer ce « déficit » sensoriel, il doit affiner son écoute active et discerner, à travers le verbal et le para verbal l’état d’esprit du collaborateur. Sa capacité à faire silence, à repérer les zones d’ombres ou les blancs est essentielle pour identifier puis décoder les différents signaux.
Le sentiment d’isolement ou la perte de confiance en soi, justifiés ou non, sont fréquents chez les personnes qui exercent hors les murs de l’organisation et de ses liens d’appartenance.
Conseil 3 : instaurer la confiance
C’est un élément clé du management d’une manière générale et plus particulièrement dans le cas du management à distance. Elle est nécessaire à l’autonomie et à la responsabilisation des collaborateurs qui sont des facteurs de motivation identifiés par Herzberg puis, plus tard, Déci et Ryan.
Si la confiance n’empêche pas la vérification, l’hyper contrôle instaure un climat de défiance qui s’avère contre productif. Les indicateurs de performance ou d’efficience sont à sélectionner avec soin. Ils sont représentatifs d’une activité opérationnelle, significatifs de résultats ou de mobilisation de moyens pour ceux qui les utilisent. Complétés par un feed back régulier, au rythme déterminé en amont, donnent au manager une vision globale et un retour d’expérience riche d’enseignements.
Conseil 4 : respecter son écologie
La distance se combine parfois avec des fuseaux horaires. Dans une volonté de totale disponibilité pour ses équipes, le manager fait fi de son écologie : rythme de travail, temps de sommeil. A terme, il met sa santé en danger et le surinvestissement dans son accompagnement créé une confusion des rôles. Lorsque « le pianiste se prend pour le piano, il ne peut plus jouer la partition » !
Cette particularité suppose une planification et un cadencement des réunions ou des visioconférences. L’objectif est de concilier les contraintes horaires, d’assurer la juste présence et de respecter son rythme biologique
Conseil 5 : développer l’esprit d’équipe
Les équipes ont besoin de se retrouver physiquement afin d’entretenir une relation pérenne au fil des mois. L’esprit Corporate se distille à travers les valeurs, la culture d’entreprise mais aussi les documents de communication ou autre process. Ce socle est un pré requis, complété lors de moments au cours desquels les personnes vivent des instants forts qui renforcent la cohésion et l’adhésion à l’organisation.
Réduire la perception de la distance grâce à la valorisation de la relation est, in fine, la clé de la réussite ce management. Vous souhaitez être formé au management à distance ? Consultez notre programme dédié.