Le positionnement est fondamental dans le management : il vient questionner la perception et la compréhension du poste. La fonction de manager n’est pas innée, c’est un vrai métier et il faut suivre tout un processus afin de pouvoir s’approprier le poste. Les nouveaux managers doivent trouver leur place auprès de leurs collaborateurs, un nouvel espace depuis lequel ils ont soudain pris à la fois de la hauteur et de la proximité. Pour ce faire, il convient de suivre un parcours de formation adapté, afin d’avoir la bonne compréhension de son poste et de s’insérer véritablement dans la ligne managériale de l’entreprise.
Les étapes du positionnement pour un manager
Le poste de manager est un poste particulièrement compliqué, car il implique de se retrouver à la tête d’une équipe. Ainsi, que ce soit pour un travail dans une nouvelle entreprise, ou au sein de sa propre équipe, le rôle de manager nécessite de se positionner en tant que tel. Pour cela, l’intronisation au poste, par la hiérarchie, est très importante pour que le manager se sente dès le départ bien dans son rôle.
Par ailleurs, il convient également de travailler sur les attendus du poste, sur des notions d’autorité, de pouvoir. C’est un réel bouleversement identitaire qui peut être de nature à déstabiliser la personne. Enfin, la reconnaissance des équipes et de la hiérarchie est un volet essentiel du positionnement managérial.
L’intronisation au poste, ou comment être véritablement nommé manager
Certaines personnes sont nommées au poste de manager dans leur entreprise, sans que cela n’implique de modification immédiate du titre ou du contrat. Toutefois, il s’agit là de la première erreur : un manager qui n’en a pas le titre ne peut pas en être véritablement un, que ce soit auprès de lui-même ou auprès des équipes. Non reconnu officiellement par sa hiérarchie, il peut difficilement s’exprimer au nom de celle-ci.
L’intronisation au poste de manager implique donc de clairement changer l’intitulé sur les fiches de paie et dans l’organigramme de l’entreprise. Le positionnement peut être réellement complexe en raison de ces manquements car l’intronisation passe également par le fait de communiquer sur la nomination. C’est ici, entre autres, que prend racine la “posture de l’imposteur”: le sentiment de ne pas mériter le poste.
Cette étape permet donc de poser le fait, auprès des collaborateurs, que l’un d’entre eux, ou une nouvelle personne, va devenir leur référent principal, celui qui leur fournira leurs objectifs, leurs missions et organisera l’activité.
Concrètement, l’intronisation est importante, même pour la confiance en soi du manager. Celui-ci doit se rendre compte véritablement de son nouveau rôle au sein de l’entreprise, avec des mots concrets qui représentent son poste. C’est un moyen d’être reconnu par sa hiérarchie et intégré dans le groupe de ses pairs.
Le manager doit donc mener une réflexion approfondie afin de différencier ses différents rôles, ses missions et sa personne. L’objectif est d’ancrer son rôle de manager autour de ses fonctions, afin, dès le départ, de préserver l’identité de sa propre personne. Confondre sa fonction et son identité est un facteur fort de vulnérabilité. Cela place la personne dans une perception constante de remise en cause, génératrice d’erreurs d’interprétation et de prise de position inadaptée.
La différence entre l’identité du manager et ses fonctions
Une des premières choses à faire pour travailler son positionnement en tant que manager est de séparer sa propre identité de ses fonctions. En effet, le poste de manager implique d’avoir tellement de rôles et de tâches différentes, que certaines personnes peuvent s’y perdre.
L’investissement que demande le rôle de manager implique parfois d’y laisser un peu de sa personne. Ainsi, lorsque le manager va recevoir un reproche concernant ses missions, celui-ci peut parfois se sentir visé personnellement.
Il est donc important de mettre en place des exercices de prise de recul, pour que le manager puisse correctement faire cette séparation entre sa personne et ses tâches professionnelles.
Lorsqu’il y a une confusion entre les deux, certaines choses qui relèvent du personnel peuvent court-circuiter les fonctions du manager, ce qui peut amener à des conflits avec certains collaborateurs.
La connaissance de soi est essentielle pour manager et prendre de la distance dans les situations, mais aussi dans les relations. Celui-ci doit savoir qui il est, comment il se représente son rôle et dans quelle direction il souhaite aller pour avoir un impact positif sur ses collaborateurs.
L’identité du manager connote obligatoirement son poste : celui qui fait confiance à son équipe aura la capacité de les rendre autonomes, celui qui motive aura des collaborateurs impliqués.
Perception du poste de manager et représentation de l’autorité
Pour pouvoir incarner le poste de manager, il convient d’analyser la perception que l’on se fait de ce rôle pour voir si elle est en cohérence avec la réalité. Un manager avec une perception erronée de son poste peut effectivement avoir des comportements et des réactions face à ses collaborateurs qui ne sont pas adéquates.
Cela peut provoquer, une fois de plus, des tensions allant jusqu’aux conflits, et surtout un manque de confiance de la part de l’équipe. Il faut savoir cadrer correctement son poste : le manager doit être au fait des missions qui l’incombent et surtout son périmètre de responsabilité.
La perception qu’aura le manager de lui-même va également jouer sur la perception de ses collaborateurs.
Par ailleurs, la représentation de l’autorité est à questionner. Si cette perception est erronée par des expériences passées, professionnelles ou personnelles, le manager peut être soit trop laxiste, soit trop autoritaire. La capacité à analyser une situation et à adopter une juste autorité est le plus sûr moyen de réussir.
Les attendus du poste et la représentation de l’autorité sont deux notions à travailler ensemble pour que le manager puisse s’ancrer dans la réalité de son rôle de leader.
Un manager non formé ne se sentira pas crédible ou légitime dans son poste : encore une fois, la posture managériale n’est pas innée. Cette position peut s’avérer encore plus complexe lorsque le manager est propulsé et se retrouve à devoir encadrer ses anciens collègues. Ces derniers peuvent ne pas concevoir la nomination et le changement de comportement de leur nouveau manager.
Globalement, travailler sur ces aspects permet également de vaincre le syndrôme de l’imposteur, souvent vécu par les managers lorsqu’ils viennent d’arriver à leur poste, et qu’ils se font une mauvaise représentation de celui-ci et une méconnaissance du terrain.
Se faire une place dans la ligne managériale
Cette phase permet d’être positionné dans l’organigramme et surtout de renforcer les liens sur toute la ligne managériale.
La ligne managériale est l’ensemble des managers de tous niveaux hiérarchiques : il est absolument nécessaire que la hiérarchie reconnaisse le manager en tant que meneur de l’équipe de collaborateurs.
Pour ce faire, il est évidemment indispensable que la communication soit correctement faite auprès de toute la hiérarchie pour que le manager soit et se sente inclus dans l’équipe dirigeante et qu’il soit informé de la stratégie de l’entreprise.
Une ligne managériale stable et solide est un facteur clé de succès du développement de l’entreprise.
La reconnaissance des équipes et de la hiérarchie : trouver sa place
Comme précédemment évoqué, le manager doit se faire sa place auprès de ses collaborateurs et de sa hiérarchie.
D’un côté, il est essentiel que les membres de l’équipe reconnaissent le manager en tant que tel. De l’autre, il est nécessaire que la hiérarchie considère le manager en tant que maillon de la ligne managériale.
Cette reconnaissance des deux parties peut parfois s’avérer compliquée, notamment lorsque les managers deviennent les leaders au sein de leur propre équipe dans laquelle ils ont évolué depuis plusieurs années. Les conditions peuvent également être complexes lorsqu’il s’agit de piloter une équipe plus capée techniquement que le manager.
Il convient donc d’apprendre à maîtriser ses discours pour pouvoir avoir des propos justes, qui ont du sens pour les collaborateurs.
Les 60 premiers jours de la prise de fonction du manager doivent donc être réfléchis et travaillés pour être dans une posture juste lors de la prise réelle de fonction.