Un manager ne peut plus se dédouaner d’un travail sur soi !

Les formations en accompagnement des managers de proximité sont de plus en plus nombreuses. Les individus sont en souffrance dans l’exercice difficile de leur fonction. Amenés à évoluer principalement dans des situations complexes et inédites, à gérer des profils atypiques ou des personnalités conflictuelles, ils s’affirment démunis. Et ce,  jusqu’à remettre en cause leurs compétences et leurs personnalités ! De la critique à la pensée critique il y a un pas que le développement personnel aide à franchir.

Changer de paradigme

Les évolutions auxquelles nous devons faire face actuellement nous obligent à faire preuve d’innovation et de créativité. Pour trouver des solutions originales, la remise en cause des présupposés et des standards de pensée et d’actions est indispensable. Questionner l’existant et ses fondements, modifier ses perceptions et faire douter les croyances collectives ou personnelles sont des capacités clés à acquérir.

Penser autrement, ne pas savoir, ne plus tout contrôler est encore considéré comme un aveu d’impuissance ou d’incompétence alors que c’est source de richesse. Car accueillir la pensée divergente pour enrichir les visions, solliciter les avis critiques pour anticiper l’action, c’est faire preuve de courage et d’humilité… Cela commence par une acceptation sans condition : celle du lâcher prise qui rend moins prégnant la perception du danger et de l’incertitude.

Analyser global, Agir local

Formés à segmenter le monde, les fonctions et les activités, notre approche s’est beaucoup orientée sur des diagnostics dont la vocation est la résolution de problèmes circonscrits. Albert Einstein disait : «Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé ». Notre raisonnement se limite trop souvent à « un problème égal une solution »,  faisant fi des systèmes périphériques. La démarche est désormais passée de l’atomistique à l’holistique, dans une complémentarité de réflexion et d’action afin d’ouvrir une perspective de plus grande réussite globale et respectueuse des différents systèmes. Se déplacer du local au global et vice et versa, c’est somme toute maîtriser le Zoom et le Dézoom de sa propre fonction…

Cependant, nombre de managers, aujourd’hui, sont happés par un opérationnel subi bien qu’un temps de réflexion soit salutaire à une meilleure maîtrise du temps, des ressources et du stress.

Différencier ce qui dépend de la boussole et de la montre, dans un monde hyper connecté dans lequel la réactivité est de mise, est le plus sûr moyen de se préserver et de réinvestir un champ de liberté. La pratique régulière voire quotidienne de la métaposition facilite la prise de hauteur et de recul nécessaire à l’exercice de la fonction et à la santé du manager.

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Être soi

Avoir le titre est essentiel mais non suffisant, il faut encore l’incarner… sans se perdre dans les méandres d’un pouvoir parfois aussi puissant que destructeur. Qu’il soit en travail de représentation de l’entreprise ou dans sa pratique d’exécution, la connaissance des valeurs constituant l’essence de son être est un précieux garde fou. La congruence, symbole de  la cohérence entre le fondement de l’individu et son action,  donne puissance intérieure et authenticité à celui qui la possède  et force le respect de ceux qui le côtoie. Une des qualités du leader, sans nul doute, car dans un poste à responsabilité, l’individu peut se trouver bousculé.

Remis en cause dans ses décisions et ses prises de position, les attaques subies, dépassent, volontairement ou non,  la sphère professionnelle et la stature du manager pour investir le champ personnel.

« La bête est blessée » me disait un dirigeant sous le feu de ces assauts. Si cette vulnérabilité rend accessible le « cœur » de la personne sous la carapace de la fonction, elle percute l’Ego et fragilise la confiance en soi.  Si du premier peut naître sa vraie nature de l’individu, le second requiert un travail sur soi. Il nécessite d’investir le registre émotionnel afin de comprendre ses sentiments et ses  scénarios, identifier ses ressources dans l’intention de mieux les solliciter.

Aborder le XXIème siècle dans la sérénité, c’est développer son esprit critique et ses compétences comportementales. Les soft skills, confiance, présence, audace et empathie, sont à déployer face à la robotisation et à l’intelligence artificielle. Loin de l’enseignement des compétences techniques, leur apprentissage est un processus au long court : une démarche de développement personnel pour devenir un agent de son propre changement.