Un collectif constitué de coachs, formateurs, chercheurs, dirigeants d’entreprise travaillent depuis plusieurs mois à l’élaboration de la conférence « L’entreprise change de monde » qui se tiendra le 17 Octobre 2019 à Montrond-les-Bains.
A l’origine, des échanges au fil de rencontres sur des constats partagés dont la presse s’est largement fait écho : l’avènement du numérique, les modes de fonctionnement des nouvelles générations, les mutations technologiques. Et souvent, le regret du passé, le déni, voire la surprise. Puis notre volonté d’agir, d’expliquer, de mobiliser.
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Animée en groupes projet autour de Pascal Decaudin, vice président Services de CPME Loire, notre réflexion s’est organisée en 4 thématiques : le travail, l’entreprise, le dirigeant, l’organisation. Notre volonté : informer pour préparer l’entreprise et les acteurs qui la compose au monde nouveau en devenir.
Un travail de réflexion et de collaboration
Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire de nos organisations et de nos façons de manager. Cette période est inédite dans sa complexité : accélération du temps, mutations technologiques, transfert ou déperdition de savoir faire d’expérience, cession et reprise de sociétés, télétravail, etc.
Nous vivons, à travers chacune des pages de vie, un fragment de cette histoire qui deviendra, dans quelques décennies l’Histoire qui sera enseignée. A ce terme, elle sera modélisée en concepts, principes et de nouvelles matrices feront leur apparition. Jusque là, nous avançons à tâtons, face à l’incertitude.
Ainsi notre période s’inscrit dans un passé révolu et un avenir qui est en marche, sans que nous puissions encore prendre du recul pour en écrire les pages figées.
Nos outils d’analyse s’appliquaient en avenir certain, et offraient une sécurité d’éléments prédictifs. Notre société de rationalité a inventé nombre de matrices ou de méthodes : matrice SWOT pour analyser l’environnement, méthodes des moindres carrés pour la prévision des ventes, etc. Encore enseignés et utilisés aujourd’hui à défaut d’avoir d’autres éléments à disposition, ils ne répondent plus aux demandes des dirigeants et des managers pour définir une stratégie et enrichir une vision.
Notre unique certitude aujourd’hui est celle que nous ne savons pas !
Nous voici donc confrontés en permanence à ce risque, responsable en tant que dirigeant, de l’avenir des hommes de son entreprise mais démuni pour y faire face.
Notre premier enjeu est d’accepter de ne pas savoir et sans doute, de ne plus savoir. Puis de collaborer pour échanger sur des visions transverses. Enfin, de construire la représentation d’une réalité biaisée par nos perceptions, donc erronée. Tout ceci est le moyen le plus sûr d’affronter les changements en cours.
C’est d’ailleurs de cette façon que nous avons élaboré cette conférence : des constats, des échanges, des scénarios possibles. Un travail collaboratif d’une année, transversal dans son approche et porté par de fortes convictions, notamment celle de libérer la parole.
Quel est le degré de conscience de ces évolutions ?
Il est à géométrie variable. Certains dirigeants et managers, très conscients de ces évolutions, le perçoivent comme une opportunité. Ils se dotent d’outils collaboratifs et mettent en place formation et accompagnement des équipes pour aborder le changement avec le plus de sérénité possible.
D’autres sont dans le déni et parlent avec nostalgie d’un passé révolu. Ce comportement n’est ni la caractéristique d’une tranche d’âge ni d’un secteur d’activité particulier. Il est davantage symptomatique d’une grande peur et d’une solitude que nous avons souhaité vaincre. Le collectif, la sortie de l’isolement, seront, dans la mouvance actuelle, des facteurs déterminants.
Quant aux managers de proximité, trop occupés à gérer les urgences du quotidien, ils ont peu de temps pour prendre le recul nécessaire au dépassement du simple constat. Accaparés à résoudre les problèmes à court terme pour maintenir la performance des hommes et des machines, la réflexion sur le long terme ne s’inscrit pas dans les agendas surchargés. D’ailleurs avant même la réflexion se situe la capacité à percevoir des signaux dits faibles, qui, mis en perspectives sont les prémisses d’un autre devenir. Les compétences mobilisées dans l’approche du court et du long terme sont si différentes que peu d’individus en ont la maîtrise.
Le risque est donc multiple : soit être en incapacité de se projeter dans le temps par déficit d’anticipation, soit de fausser son approche par la définition d’une problématique orientée vers des experts trop spécialisés ou encore de demander une réponse rapide à un problème qui doit conjuguer contradictions et ambivalences. Un nouveau challenge s’ouvre devant nous !
Le changement de paradigme est donc déjà en marche et notre souhait est d’être ni anxiogène, ni moralisateur. Notre conférence sera donc pétillante et dynamique…