Comment donner du sens au travail ?

Comment donner du sens au travail ?

Qu’est-ce que “donner du sens à son travail” ? Nous voilà devant une question bien philosophique. La notion de sens du travail est aujourd’hui plus d’actualité que jamais. La pénurie de personnel et le contexte économique compliqué que rencontrent les entreprises poussent les collaborateurs à traiter davantage de tâches administratives, à avoir des missions qui paraissent vides de sens. Les managers voient leurs emplois du temps happés par des réunions multiples, des tableaux de bord à renseigner dont les indicateurs ne donnent aucun sens à la réalité. La notion de terrain se perd peu à peu, la place du travail réel cède face aux besoins des impératifs financiers.

L’opérationnalité s’efface pour laisser place à la monotonie des process qui se multiplient, complexifiant une approche “terrain” qui perd en efficacité. Face à cette situation, comment redonner du sens au travail ? Quels sont les processus à mettre en place pour donner une place nouvelle à l’opérationnalité ?

Donner du sens au travail : revenir sur le terrain

Aujourd’hui de nombreux articles évoquent la notion de “sens” dans le travail : or, ces articles parlent toujours de cette notion par comparaison entre différents types de travail dans la société.
Donner du sens au travail, c’est aussi savoir pourquoi nous venons travailler. La question interroge tout d’abord la stratégie d’entreprise et son projet puis l’intérêt du poste dans la contribution des missions à la valeur ajoutée. Le sens se traduit par une vision : celle d’une entreprise, d’un service.

Elle traduit, bien au-delà des résultats économiques attendus, une approche dont la noblesse est la traduction de ce qu’incarne le chef d’entreprise ou le manager. “Rendre les collaborateurs autonomes et performants” prend alors une autre dimension que de réaliser les 10% de CA attendus. Les deux sont d’ailleurs tout à fait compatibles : un collaborateur autonome aura une contribution bien supérieure à la réussite de la performance. Nous parlons ici de performance globale, intégrant les notions économiques, sociales et sociétales

Le sens du travail vient principalement des missions qui sont confiées aux collaborateurs, et de leur cohérence avec un poste donné.

Quelle est ma fonction au travail ?Quelle est la finalité de “ma fonction”? “A quoi est-ce que je sers,” “Au service de quoi ?” Telles sont les questions que se posent aujourd’hui de nombreuses personnes. Chaque silence à cette interrogation est une réponse à un sens qui n’est plus. Si l’on ajoute toute perte de réalité pratique des tâches, la démotivation n’est plus très loin. C’est ce qui se produit bien souvent dans les évolutions de poste : des collaborateurs sont propulsés managers et se voient avoir tout un tas de nouvelles missions administratives, répétitives et chronophages, qui empiètent sur leur travail d’opérationnel, sans qu’ils n’en comprennent l’intérêt pour eux mêmes et leurs équipes.

En somme, pour redonner du sens au travail, il faut développer et revaloriser l’opérationnalité au sein de l’entreprise.
Le manager de proximité se doit d’accorder une place encore très majoritaire à l’opérationnel : entre 60 et 70%, autrement ce n’est pas suffisant pour alimenter sa motivation à travailler et à s’investir durablement. Cela peut donc résulter en une perte totale de sens au travail : on fait des choses, mais on ne sait pas pourquoi ni pour qui on les fait. On ne sait plus quel est notre travail.

Le management de proximité à penser avec le management opérationnel

Les équipes opérationnelles sont essentielles pour réaliser les activités, quel que soit son domaine d’activité. Ces équipes sont encadrées par le manager de proximité, ou le manager opérationnel : aujourd’hui, la notion d’opérationnel se perd un peu, nous l’avons vu, au profit d’un management plus distancé, davantage tourné vers le fait de déléguer les tâches aux collaborateurs pour répondre aux impératifs des demandes initiées par les directions financières.

Le temps passé et parfois perdu en réunion constituent une perte de temps considérable, un manque de proximité avec le terrain et des problématiques de fond. Ces difficultés non résolues génèrent une frustration aussi bien pour les managers qui ne savent plus ce que représente leur travail, que pour les équipes qui se retrouvent sans point de repère.

Être manager de terrain, ça s’apprend !

Ramener les managers sur le terrain, en les faisant devenir de vrais managers de proximité est donc une des clés pour donner du sens à leur travail.

Cela passe notamment par la formation, afin de leur réapprendre à :

  • reconnaître leur missions essentielles ;
  • comprendre leur valeur ajoutée dans l’entreprise ;
  • redéfinir les compétences managériales et les compétences techniques ;
  • réapprendre à communiquer avec les équipes sur le terrain (la communication à distance ne se construit pas de la même manière) ;
  • organiser son temps efficacement : laisser de la place à son opérationnalité ;
  • apprendre à fixer leurs limites face aux demandes de la hiérarchie ;
  • savoir dire “non” à la demande et “oui” à la personne ;
  • etc.

C’est en trouvant le sens de ses missions et de ses responsabilités que le manager pourra retrouver sa place prédominante sur le terrain et ainsi transmettre la motivation à ses collaborateurs. La présence du manager est essentielle pour redonner du sens au travail d’équipe, pour l’encadrer et la faire évoluer.

Le manager, la pertinence et la cohérence de ses missions sont les garants de la cohésion d’équipe et du bien-être des collaborateurs au travail (et donc la clé dans la quête de sens).