La formation professionnelle s’oriente vers la qualité
La loi du 5 Mars 2015 a profondément bouleversé le paysage de la formation professionnelle continue par un double changement : le positionnement de l’individu au centre de sa propre démarche de formation et le passage d’une logique de dépense à une obligation de former.
Dans ce secteur qui représentait en 2012 31.749 milliards d’euros, et face aux enjeux de l’emploi auquel il est lié, le législateur a souhaité donner davantage de moyens et d’outils de vérification de la qualité des actions dispensées.
2017 sera donc l’année, où les prestataires devront répondre à cette obligation, via un label qualité référencé dans la liste du Cnefop (environ 27 certifications et labels à ce jour), soit être référencé par les financeurs à la suite de l’étude de leur dossier via l’enregistrement sur la base de données Datadock. A dater du 1 Juillet, seules ces prestations pourront faire l’objet d’un financement.
L’enjeu est donc devenu majeur pour les différents acteurs du secteur….
Les critères qui établissent la qualité de la formation
Les financeurs ont désormais la délicate mission de s’assurer que les organismes délivrent des prestations de qualité, de les contrôler et de donner une information transparente aux entreprises et aux individus. Afin de rendre l’offre plus lisible, les OPCA sont chargés d’établir un catalogue de référence des prestataires de formations qui seront en mesure de dispenser des actions de qualité estimés à travers 6 critères et déclinés en 21 critères.
Ces critères correspondent à la mise en place logique d’un processus de formation : Quels sont les objectifs de formation ? Comment évaluer les stagiaires à l’entrée et à la sortie ? Quels sont les moyens pédagogiques adaptés au public ? Qu’est ce qui garantit les parties prenantes du niveau d’expertise du prestataire ? Quand et comment transmettre l’information aux personnes concernées ? De quelle manière développer un plan d’amélioration continue ? A première vue, rien de bien nouveau pour de nombreux organismes. Le changement réside surtout dans la formalisation de tous ces critères et la mise à disposition des preuves qui seront examinées dans leur recevabilité par les financeurs.
Afin de référencer les organismes, les financeurs de la formation professionnelle se sont réunis afin de créer un entrepôt de données, Datadock, dans lequel chaque centre de formation devra s’enregistrer et déposer les justificatifs permettant de vérifier la qualité relative aux 6 critères. La formation entre donc dans l’ère de la qualité, dans laquelle les prestataires devront démontrer leurs capacités à accompagner les stagiaires dans leurs domaines d’expertise, à travers des actions sans doute plus courtes mais plus pointues en acquisition de compétences. L’ambition va donc bien au-delà d’une simple inscription sur une base de données…
La certification ICPF & PSI
Entrer dans une démarche de certification suppose de maîtriser les fondamentaux de la démarche qualité, notamment les normes ISO et AFNOR. Elle demande aussi de connaître et de respecter la règlementation est vigueur dans ce domaine d’activité. Le dossier déposé identifie, grâce aux preuves fournies, la capacité du prestataire à dispenser des actions de qualité, à initier une démarche d’amélioration continue et à répondre aux aspects règlementaires.
Le nombre d’années d’exercice défini un niveau de pratique, Agréé-Confirmé-Expert, dans des domaines très précis définis par le demandeur et inscrits sur l’attestation de certification. Si les aspects règlementaires restent somme toute « classique », casier judiciaire, bilans pédagogiques, diplômes obtenus, d’autres sont plus complexes, tels que l’engagement déontologique ou le règlement intérieur applicable même lors de prestations sur les sites des entreprises.
La construction de ce dossier demande un travail d’introspection dans le questionnement de la motivation à initier la démarche, une longue recherche dans la diversité des preuves à fournir sur de longues années de pratiques et une réflexion à mener pour établir le plan qualité. Le point final est un audit auprès des clients de l’organisme dont l’opinion est prise en compte pour attester des dires du prestataire et enfin obtenir le précieux sésame.
Cette certification confirme le statut de professionnel reconnu, respectueux de ses clients ou des parties prenantes, et garantit ainsi un développement économique dans un secteur en profonde mutation.