La crise sanitaire liée au Covid-19 a amené son lot de défis. Les modes d’organisation ont été bousculés, notamment dans le domaine de la formation. Ce qui pouvait, auparavant, être mené à bien en présentiel, doit à présent se réaliser virtuellement, à distance. La classe virtuelle émerge donc de ces nouveaux modes d’organisation et lance de nouveaux défis aux formateurs. En effet, la classe virtuelle nécessite de réadapter la pédagogie.
Cela suppose donc d’utiliser de nouveaux supports et surtout d’interagir davantage avec les apprenants pour capter leur attention. De nombreuses plateformes permettent de réaliser une classe virtuelle. Les formateurs doivent d’ailleurs s’adapter à tous les types de logiciels, quitte à se retrouver dans un univers totalement méconnu jusqu’à présent, ce qui rajoute, la plupart du temps, une note humoristique à la formation.
La classe virtuelle, un nouveau mode d’apprentissage
La classe virtuelle doit se distinguer de la formation au travers des modules de e-learning. Ici, il s’agit réellement d’animer une formation à distance, au travers de nouvelles plateformes numériques. Au contraire, le e-learning est davantage basé sur le suivi de modules également appelés “Mooc”, à la fin desquels les apprenants doivent remplir un QCM pour valider leurs nouvelles connaissances.
La classe virtuelle se définit tout simplement comme une formation à distance, où les apprenants sont 100% du temps en interaction avec le formateur derrière un écran. Par exemple, dans le cadre d’une formation de 3h, le formateur reste disponible à tout moment, et peut donc être sollicité pour répondre aux interrogations des apprenants.
Il s’agit d’un mode d’apprentissage très particulier en termes d’animation, car cela demande davantage de concentration de part et d’autre. En classe virtuelle, le formateur est privé de certains de ses sens, habituellement en éveil lors d’une formation en présentiel.
Le formateur est effectivement privé de tout ce qui relève de la communication non verbale. Lors d’une formation à distance :
- les micro expressions des apprenants ne sont pas perceptibles ;
- le formateur est donc privé en termes d’animation ;
- l’animation se fait alors à l’aveugle, et ce malgré la caméra.
Les échanges restent courts, ponctués de silences ou de multiples bruits en fonction du cadre et des horaires du déroulement de la séance.
Réadapter la structure de la formation
La classe virtuelle apporte donc de nouveaux défis pour les formateurs qui doivent réadapter la manière dont ils transmettent le savoir aux apprenants. En effet, il est essentiel de restructurer son cours. La classe virtuelle prend environ 20% de temps supplémentaire dans le déroulement d’un contenu. Étant donné que cela représente beaucoup d’informations, le cours doit donc être allégé et épuré, le tout pour que la formation reste accessible et “digeste”
Le but, finalement, est d’atteindre les mêmes objectifs en classe virtuelle que lors d’une formation en présentiel. Le formateur doit donc se poser les bonnes questions et adapter son cours pour que les apprenants puissent emmagasiner toutes les informations.
Cela passe donc par la mise en place d’ateliers poussant à l’échange entre les participants. La barrière de l’ordinateur implique effectivement de mettre en place des activités pour rendre la formation 100% interactive.
Les 5 facteurs de succès pour animer une classe virtuelle
La classe virtuelle nécessite encore plus de préparation de la part du formateur. En présentiel, il est bien évidemment nécessaire de préparer son cours, mais la communication s’établit plus naturellement.
Pour réussir à animer une formation en classe virtuelle, cinq éléments doivent notamment être pris en compte :
- Concevoir des modules de formation et un contenu adaptés à la classe virtuelle : le but est d’aménager le temps de formation en proposant du contenu aéré, accompagné de supports visuels pour capter l’attention des apprenants à distance.
- Prévoir des temps d’échange avec les apprenants : l’interaction entre le formateur et les apprenants est essentielle en classe virtuelle. De la même manière, des temps d’échange entre apprenants sont bénéfiques et perçus comme une réelle valeur ajoutée pendant le temps de la formation.
- Faire le point sur le fonctionnement de la plateforme utilisée : dans le cadre d’une formation d’adultes, il apparaît comme évident que tous les apprenants n’ont pas le même niveau en termes d’utilisation des nouvelles technologies. Au début de la classe virtuelle, annoncer les règles d’usage en même temps que le programme de la formation est donc un point clé.
- Scénariser le déroulement de la formation : afin d’animer au mieux une classe virtuelle, il convient pour le formateur de prévoir différentes activités. Ainsi, cela peut passer par la proposition de quizz, de vidéos, de documents à télécharger et consulter. Encore une fois, cela permet d’aérer le contenu de la formation et de créer de l’interaction entre les apprenants et le formateur.
- Conclure la formation : rappeler les éléments clés vus durant la formation, en prenant soin, une nouvelle fois, d’interagir avec les apprenants pour tester leurs connaissances. Cela peut également être le moment de proposer des ressources que les apprenants peuvent consulter, même après la formation.
La classe virtuelle : quand le fossé générationnel refait surface…
Nous l’avons vu, la classe virtuelle se présente donc comme un nouveau challenge à relever pour les formateurs. Cependant, au-delà des défis et des contraintes que peut apporter la mise en place d’une classe virtuelle, certaines situations permettent de dédramatiser et d’apporter une touche d’humour.
Comme précédemment évoqué, la classe virtuelle implique de s’adapter aux apprenants, et donc d’utiliser de nouvelles plateformes dont la maîtrise est parfois tout simplement au point mort… Selon l’âge du formateur, cela peut donc se traduire en un passage du flou total concernant les nouvelles technologies, au gain d’une véritable image de Geek ; notamment avec la plateforme Discord, largement utilisée dans le monde du jeu vidéo.
→ Pour être un formateur 2.0, il faut gérer toutes les plateformes, même celles qui impliquent de retrouver ses amis pour une partie de Overwatch !
Enfin, du côté des apprenants, certaines situations permettent également de sourire. Bien que les explications sur le fonctionnement de certaines plateformes prennent du temps sur la formation, cela apporte tout de même de la bonne humeur. Le contexte étant tel qu’il est aujourd’hui, les disparités en termes d’utilisation de “L’Internet” permettent d’apporter des ondes positives amplement nécessaires.
Une nouvelle compétence 2.0 que devrait bientôt intégrer toute formation de formateurs !