Si reconversion signifiait la plupart du temps échec, l’idée a aujourd’hui le vent en poupe. A l’exact opposé de l’échec, elle peut tout aussi bien être la preuve d’une ouverture d’esprit, d’une prise de conscience, d’une volonté de changement ou d’un nouveau départ. Il ne s’agit pourtant pas d’une décision à prendre à la légère et une reconversion professionnelle peut rapidement se révéler semée d’embûches. Le pourquoi, et surtout le comment de cette dernière se doivent d’être mûrement réfléchis : c’est étape par étape afin d’identifier les risques, qu’une reconversion peut s’accomplir dans de bonnes conditions. Avec, à la clé, des perspectives d’épanouissement nouvelles.
De salarié à chef d’entreprise : une reconversion par étapes
Monter une entreprise après avoir été salarié est un enjeu qui présente des difficultés.
Souvent rendue impérative par la force des choses, devenir chef d’entreprise correspond souvent à la volonté de maîtriser son propre destin.
L’idée en a d’ailleurs séduit plus d’un. Selon l’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes), 56 % des actifs ont d’ores et déjà opté pour la reconversion, quand 35 % se disent prêt à sauter le pas.
On distingue généralement trois stades successifs, dont l’importance est à prendre en compte: le bilan, l’analyse et la confrontation, avant de passer à la dernière étape, le passage à l’action.
Le constat : bilan et remise en question
Le désir de reconversion professionnelle part en général d’un constat négatif : mauvaise ambiance au travail, stress, dissonance ou encore perte de sens sont autant de signaux révélateurs. Des signaux d’alerte à ne pas ignorer : constater un mal-être professionnel constitue la première étape du changement.
Pour rassurer les plus frileux, la même étude de l’AFPA a souligné que 64 % des reconvertis attestent d’un meilleur épanouissement professionnel. Il faut cependant se rappeler qu’une reconversion professionnelle peut se révéler complexe, voire même se solder par un échec. L’idée présente donc un risque qui ne se décide pas sur un coup de tête. Le désir de changement doit se traduire par de la motivation, mais aussi de la constance.
L’analyse du changement
Il s’agit probablement de l’étape la plus cruciale du processus de reconversion professionnelle. Suite logique du constat initial, l’analyse du changement doit préparer le passage à l’action en établissant un bilan de la situation présente, et une prospection de la situation à venir. L’objectif consiste à évaluer les points positifs et les points négatifs du projet envisagé, mais aussi à réaliser un bilan de ses compétences et de ses centres d’intérêts.
L’analyse comprend notamment un long travail de recherche concernant la profession envisagée : établir les besoins de financement, se renseigner sur les formations existantes et les organismes d’aides ou réaliser des enquêtes métier sont autant d’étapes indispensables.
L’enquête métier à cet égard revêt une importance capitale. Véritable travail d’investigation, elle consiste à se rapprocher d’entrepreneurs afin de leur soumettre une série de questions, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. S’il convient de se renseigner sur le domaine et le métier envisagé, la fonction globale de chef d’entreprise mérite une attention toute particulière. Tout entrepreneur en devenir se doit de réfléchir précisément à sa future fonction, sans omettre certaines dimensions essentielles : administratives, comptables, commerciales et marketing constituent des charges parfois sous-estimées.
C’est également dans cette phase que le futur entrepreneur doit interroger les membres de son entourage afin de jauger les obstacles que ceux-ci pourraient représenter pour son projet. En effet, passer d’un statut de salarié à celui d’entrepreneur, constitue une sortie des zones de confort que sont le contrat de travail, la rémunération et autres avantages.
Un passage à l’action mûrement réfléchi
Cette troisième et dernière étape se subdivise elle même en deux phases : avant de concrétiser définitivement sa reconversion professionnelle, il convient d’établir un plan d’action, puis d’entreprendre les démarches nécessaires. L’anticipation et la prévoyance sont des points clés de la reconversion, que ce soit en termes de financement, de temps, de formation ou d’aides.
Certains projets professionnels nécessitent notamment de suivre une formation, plus ou moins longue selon les secteurs. Une étape tout aussi cruciale à ne surtout pas considérer comme une perte de temps. Dans cette hypothèse, s’adresser à un centre de formation professionnel peut se révéler bénéfique.
Mûrement réfléchie, la transition entre l’ancien travail et le projet futur doit également être accomplie intelligemment. Une démission, un licenciement, une rupture conventionnelle ou un congé pour création d’entreprise offriront des perspectives différentes, notamment sur l’aspect financier.
Cette dernière étape clé, peut-être la plus importante : les sources de financement. Une démarche de reconversion professionnelle même évidente nécessite toujours des moyens. Un montage financier intelligent s’avère indispensable. Heureusement, de nombreuses possibilités s’offrent à l’entrepreneur en devenir : chômage, économies personnelles, accompagnement à la reconversion par un formateur, aides professionnelles ou temps partiels sont autant de sources de financement à étudier et à intégrer dans son plan d’action.